L'avion Solar Impulse 2 a parfaitement lancé son tour du monde, hier, en bouclant, sans encombre, la première étape de son parcours. Parti, aux aurores, des Émirats arabes unis, l'avion s'est posé quelque treize heures plus tard, sur le sol du sultanat d'Oman. Ce périple sans précédent, que l'engin réalisera à la seule énergie solaire, a pour but de promouvoir les énergies propres et tester l'endurance des pilotes.
1. Un démarrage idéal.
L'avion Solar Impulse 2 a donc réussi, hier, la première étape de son tour du monde. L'appareil révolutionnaire, qui n'utilise aucun carburant, avait décollé à 7 h 12 (4 h 12, heure de Paris), après le lever du jour, d'Abou Dhabi. Treize heures et deux minutes plus tard, il se posait à Mascate (sultanat d'Oman), où la nuit venait de tomber. Lorsque la porte du cockpit s'est ouverte, le pilote suisse André Borschberg a été salué par son compatriote Bertrand Piccard, coiffé d'un turban traditionnel omanais.
L'avion, baptisé SI2, doit, en principe, repartir demain matin pour Ahmedabad (ouest de l'Inde), l'étape suivante. « L'aventure a commencé », avait lancé, quelques heures plus tôt et non sans émotion, Bertrand Piccard, alors qu'André Borschberg, aux commandes pour la première étape, prenait son envol. Le décollage, prévu initialement samedi, avait été retardé en raison de vents forts ayant soufflé sur la région. Hier, l'appareil est finalement parti avec 42 minutes de retard sur l'horaire prévu, du fait d'une alarme qui « s'était allumée en raison d'un problème de connecteur », selon les précisions de Bertrand Piccard.
2. Un tour du monde en douze étapes.
Au total, l'avion parcourra 35.000 kilomètres en 12 étapes, à 8.500 m d'altitude maximum et à une vitesse relativement modeste (entre 50 et 100 km/h). Une « allure de tortue » dans l'univers de l'aviation. Au cours de cette circonvolution, SI2 survolera deux océans en cinq mois, dont 25 jours de vol effectif, avant un retour à Abou Dhabi fin juillet/début août. C'est Bertrand Piccard qui sera aux commandes quand l'avion atterrira de nouveau aux Émirats. Après Oman et l'Inde, la Birmanie sera la destination suivante, avant la plus longue étape du trajet : cinq jours consécutifs de vol pour un seul pilote chargé de rallier Nankin, en Chine, à l'archipel américain d'Hawaï, dans le Pacifique. Ensuite, Solar Impulse 2 survolera les États-Unis, avec notamment une étape à New York, puis traversera l'Atlantique, avec un arrêt prévu soit en Europe du Sud, soit en Afrique du Nord, avant le retour à Abou Dhabi.
3. La « vision d'un avenir propre » initialement moquée.
Pour les deux pilotes, ce tour du monde est l'aboutissement de douze années de recherches. Outre l'exploit scientifique, André Borschberg et Bertrand Piccard cherchent à véhiculer un message politique. « Nous voulons partager notre vision d'un avenir propre », explique Bertrand Piccard, en soulignant que cette mission doit contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique par la promotion de « nouvelles technologies vertes ».
L'idée de voler grâce à la seule énergie solaire avait initialement été la risée de l'industrie aéronautique.
4. SI 2 : l'envergure d'un Boeing, le poids d'un véhicule familial...
La propulsion de Solar Impulse 2 est assurée par plus de 17.000 cellules solaires, qui tapissent des ailes de 72 mètres. Soit presque aussi longues que celles d'un Airbus A380. Mais l'appareil, conçu en fibre de carbone, ne pèse que 2,5 tonnes. Soit, guère plus qu'un 4X4 familial et moins de 1 % du poids de l'A380.
Au total, 130 personnes participent à l'aventure : 65 accompagneront les pilotes autour du monde (dans le cadre de l'appui logistique) et 65 autres seront à Monaco, au centre de contrôle de la mission (météorologues, contrôleurs aériens et ingénieurs). Le public peut d'ailleurs suivre en direct tout ce qui se passe dans le cockpit et au centre de Monaco (sur le site solarimpulse.com).
Source : letelegramme.fr