Le plan solaire tunisien sera réalisé sur plusieurs étapes et sera basé notamment sur l’utilisation de l’énergie solaire pour réduire la pression sur celle conventionnelle L’agence nationale de maîtrise de l’énergie (Anme) a signé, récemment à Tunis, un accord avec le programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en vue de contribuer au financement du plan solaire tunisien à hauteur de 3.5 millions de dollars, soit 6.4 millions de dinars.

A noter que le plan solaire tunisien s’inscrit dans le cadre du débat national sur l’énergie qui vise essentiellement à encourager l’utilisation intelligente de l’énergie renouvelable et particulièrement solaire, tout en rationalisant l’exploitation des ressources fossiles.
C’est ainsi que la Tunisie a fixé comme objectif la production de 30% de l’électricité à partir des énergies renouvelables. C’est dans ce cadre que deux projets seront exécutés pour la production de 10 mégawatts d’énergie solaire.

Quant au secteur privé, il sera chargé de produire 24 mégawatts à partir de l’énergie éolienne. La consommation d’énergie ne cesse d’augmenter en Tunisie suite au développement démographique et au renforcement du tissu économique. L’amélioration des conditions de vie des citoyens a permis l’introduction de plusieurs équipements fonctionnant à l’énergie, comme les climatiseurs et les chauffages, les appareils électroménagers et autres. Malgré les campagnes de sensibilisation lancées par l’Anme pour inciter les citoyens à utiliser les chauffe-eau solaires, les résultats ne sont pas satisfaisants dans la mesure où de nombreux habitants continuent à utiliser l’énergie fossile.

Le transport est également un grand consommateur d’énergie. A la faveur du projet du réseau ferroviaire rapide dans le Grand-Tunis, les autorités publiques espèrent réduire l’utilisation de la voiture particulière.

Une industrie énergivore

L’industrie s’est développée, quant à elle, à un rythme rapide. Energivore, ce secteur utilise les ressources fossiles qui sont limitées dans notre pays. Plusieurs entreprises ont, cependant, conclu des accords avec l’Anme en vue d’introduire les énergies renouvelables et d’adopter l’efficacité énergétique pour réduire un tant soit peu la pression sur les ressources conventionnelles. Un tel choix permet aussi de réduire le coût de fabrication des entreprises industrielles, ce qui renforce leur compétitivité.

L’efficacité énergétique offre à l’entreprise la possibilité d’utiliser de grandes quantités d’énergie en réduisant la facture d’électricité. Parmi les secteurs énergivores, on peut citer les cimenteries, les industries agroalimentaires, le textile et habillement, la fabrication des matériaux de construction…
Grâce aux accords signés avec l’agence, les entreprises s’engagent à introduire, dans les meilleurs délais, des équipements produisant l’énergie à partir du solaire.
Les entreprises peuvent ainsi satisfaire leurs besoins en électricité et vendre le surplus à la société tunisienne d’électricité et du gaz conformément à la réglementation en vigueur.

La Tunisie, à l’instar des autres pays de la rive sud de la Méditerranée, dispose au cours de l’année d’une longue période d’ensoleillement, notamment dans les régions du sud. Malheureusement, l’exploitation de cette énergie naturelle est encore faible. Le plan solaire tunisien, qui comporte plusieurs axes, soutenu par quelques pays méditerranéens, va permettre à terme de réduire l’utilisation de l’énergie conventionnelle en s’orientant de plus en plus vers l’énergie renouvelable.
Tous les secteurs sont concernés par ce plan, comme le bâtiment et l’industrie.
C’est un projet de grande envergure qui a suscité un débat approfondi avec toutes les parties prenantes, y compris les professionnels et les représentants des autorités publiques avant d’arrêter un ensemble de projets qui seront réalisés au cours des années à venir avec le soutien de certains bailleurs de fonds.

Source : La Presse