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Gaz de schiste : De plus en plus contesté (26/04/2014)

Aujourd’hui, sachant la situation économique et financière très difficile de la Tunisie, des contrats juteux liés à une éventuelle extraction du gaz de schiste tunisien pourraient tenter les nouveaux dirigeants, et peut-être les prochains gouvernements, appelés à trouver des solutions efficaces et urgentes pour éviter au pays la faillite

Imaginons un instant l’eau de robinet s’enflammer à la première étincelle. Ce n’est pas de la science-fiction mais une séquence du film documentaire français No Gazaran (avril 2014) qui met en exergue les risques majeurs de l’extraction du gaz du schiste par fracturation hydraulique sur la santé et sur l’environnement. Au terme de trois ans de tournage et de collecte d’informations et de témoignages (2011 – 2014), en France et en Europe, le documentaire dévoile, également, au grand jour, à partir de faits réels (mouvements de contestation au sud-est de la France en 2011), l’hypocrisie des politiques sous l’influence du lobby pétrolier et gazier ainsi que la pression exercée par la mobilisation citoyenne qui a débouché (2011) sur l’interdiction de l’exploitation du gaz de schiste en France.
Ce n’est pas le premier film contre le gaz de schiste, et certainement pas le dernier. Les défenseurs du gaz de schiste, quant à eux, l’industrie pétrolière notamment, dénoncent l’imposture et promettent l’eldorado financier à l’ère du gaz de schiste. Le même dilemme existe en Tunisie où des rumeurs parlent d’opérations d’exploration secrètes du gaz de schiste au sud du pays.
La société civile a réagi et un projet de loi est même proposé à l’ANC par deux constituants. A ce jour, depuis 2011, les gouvernements successifs de la transition démocratique ont ferment nié l’existence de toute opération d’exploration mais pas l’existence d’un projet d’octroi d’un permis d’exploitation à une firme internationale pétrolière.
Aujourd’hui, sachant la situation économique et financière très difficile de la Tunisie, des contrats juteux liés à une éventuelle extraction du gaz de schiste tunisien pourraient tenter les nouveaux dirigeants, et peut-être les prochains gouvernements, appelés à trouver des solutions efficaces et urgentes pour éviter au pays la faillite.
Pour vérifier certaines informations et mieux comprendre les encouragements des uns et les craintes des autres, “La Presse” a rencontré M. Gilles Lemaire, secrétaire national des Verts entre 2003 et 2005, et, comme il se définit lui-même, écologiste, altermondialiste et anticapitaliste, convaincu que «les Etats sont tous sous l’emprise des firmes internationales qui gèrent les affaires du monde».

Repenser les modes de vie

La Tunisie réfléchit au gaz de schiste comme beaucoup d’autres pays, cette option peut-elle, dans une certaine mesure, lui être intéressante dans cette conjoncture difficile ? «Le problème lié au gaz de schiste est le suivant, explique l’écologiste : si, comme le prétendent les compagnies pétrolières, l’exploitation de cette énergie est une manne financière et qu’elle peut avoir des retombées positives sur les économies nationales, la facture en termes de coût de la pollution, de la dégradation de l’environnement et de la santé est plus évidente, plus importante et sera plus étendue sur le temps. Il est très facile de dégrader l’environnement mais le réparer, c’est une autre affaire.
L’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique utilise d’importantes quantités d’eau et de produits chimiques toxiques. Cette technique engendre une grande pollution des nappes phréatiques et un gaspillage important des ressources en eau.
C’est la seule technique d’extraction qui existe à ce jour. Je ne crois pas, de ce fait, que ce soit une idée judicieuse si l’on tient compte du stress hydrique de la Tunisie et de la difficulté à alimenter toutes les régions en eau potable. Mais, paradoxalement, les USA ont largement bénéficié de l’extraction du gaz de schiste qui a boosté l’économie américaine et les USA donnent, ainsi, plutôt un exemple encourageant aux autres pays.
Aux USA, également, il y a des citoyens américains qui sont contre le gaz de schiste et ils l’ont fait savoir par diverses manifestations et contestations», affirme Gilles Lemaire.
Mais, ajoute-t-il, «aux Etats-Unis d’Amérique, le lobby industriel est très fort et comme l’a dit l’ex-Président Bush junior, les Américains ne sont pas prêts à changer de mode de vie. Pour cela, ils doivent trouver des solutions pour satisfaire leurs besoins énergétiques grandissants. Par ailleurs, les perspectives économiques américaines sont très importantes.
Les USA visent à court terme leur autonomie énergétique et le rang de premier producteur de gaz avec l’extraction du gaz de schiste. Les enjeux sont énormes. Que conseiller donc à un pays comme la Tunisie dont les ressources naturelles sont limitées ? L’écologiste considère qu’il existe des alternatives intéressantes. La première est l’énergie solaire. La Tunisie présente d’importantes potentialités.
C’est un réservoir inépuisable pour un pays ensoleillé comme la Tunisie. Il y a également l’énergie éolienne. Et troisièmement, c’est ce qu’on appelle l’efficacité énergétique. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine si on veut, si les décideurs le veulent.
Car les gouvernements doivent engager des modifications dans tous les secteurs économiques – industrie, agriculture, transports...- au niveau des modes de production ; et les citoyens dans leurs modes de vie. Il faut que l’économie d’énergie devienne une constante, un réflexe quotidien.

Source : La Presse