Dans sa stratégie de diversification de son mix énergétique, la Tunisie s’est fixée un objectif d’Énergie renouvelable de 30% d’ici 2030. Pour ce faire, elle aurait dû déjà atteindre les 20% en 2020. On est encore loin du compte. On est en dessous de 22% de l’objectif qu’on s’est fixé.
Les obstacles sont d’ordre technique, mais surtout bureaucratique. Par exemple, les procédures de changement des titres fonciers d’agricole à industrielle sont très lentes pour y installer les centrales de panneaux solaires ou les parcs d’éoliennes.
Il y a aussi des difficultés de financement de ces types de d’investissement, car ces types de projets sont difficilement bancables pour les investisseurs, et les banques évitent de leur octroyer des crédits du fait de leur caractère de risque élevé. Sans les garanties d’État, il n’est pas possible de procéder à des avancées majeures dans le domaine des énergies renouvelables.
Chose que l’État refuse de faire pour le moment. Mais à la place, le ministère de l’Énergie propose de fournir “des lettres de confort”, une pratique qui a montré ses effets dans plusieurs pays, sans qu’elle soit encore généralisée en Tunisie.
Il y a un autre problème spécifique à la Tunisie, c’est le fait que la STEG n’honore pas ses engagements contractuels avec les industriels qui optent pour le régime d’autoproduction. Ce régime autorise aux industriels et aux individus de produire de l’énergie pour leur propre consommation, et de mettre à disposition du réseau leurs excès de production.
Il ya deux autres régimes possibles, en l’occurrence celui des concessions et d’autorisation, régis par des appels d’offres publics. Chacun des trois régimes cache ses entraves avec lui.
Et malgré le retard accusé, la Tunisie a réalisé d’importantes avancées en la matière. Les cinq dernières années ont vu l’accélération de la réalisation de projets à tous les niveaux : apparition d’un cadre réglementaire, lancement d’appels à projets et même l’entrée en services de plusieurs centrales, grandes et petites, d’énergies renouvelables.