Le déficit énergétique a augmenté de 50% par rapport à 2017, faisant passer les subventions à l’énergie à plus de 3.200 millions de dinars en 2018
La Chambre de commerce et d’industrie de Tunis a organisé récemment un séminaire sur le thème « L’énergie renouvelable, un levier de développement de l’économie nationale » en présence d’experts en énergie et des représentants du ministère de l’Industrie et des PME. L’objectif était de sensibiliser les adhérents aux enjeux des énergies renouvelables, mais également aux mécanismes leur permettant de s’aligner sur les objectifs fixés par le gouvernement dans ce secteur.
Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (Ccit), M. Mounir Mouakhar, a affirmé qu’outre ses vertus environnementales, le recours aux énergies renouvelables représente pour la Tunisie un défi industriel par excellence. À cet égard, il a salué les efforts déployés par le gouvernement pour atteindre ses objectifs, à savoir 30% d’autosuffisance énergétique en 2030, via les énergies renouvelables. Il a fait savoir que la stratégie nationale de transition énergétique basée, essentiellement, sur la réduction de la densité énergétique de 3% à l’horizon 2030, assurera dans la durée une importante économie d’énergie.
500 millions de dollars de cumul des subventions épargnées en 2020
Le président de la Ccit, a souligné que la Tunisie doit exploiter ses atouts climatiques en utilisant les technologies renouvelables afin d’explorer des alternatives énergétiques. Le résultat escompté étant non seulement d’enrayer le déficit de la balance commerciale mais également de garantir l’accès équitable à l’énergie. De son côté, le directeur général de l’électricité et des énergies renouvelables au ministère de l’Industrie et des PME, M. Belhassen Chiboub, a donné un aperçu sur la carte des énergies renouvelables en Tunisie. Deux présentations ont fait l’objet de son intervention. La première étale le cadre légal régissant le secteur tandis que la deuxième expose le programme national des énergies alternatives, élaboré par le gouvernement. Rappelant au début de son intervention l’ampleur des répercussions négatives de l’accroissement du déficit énergétique qui a augmenté de 50% par rapport à 2017, M. Chiboub a noté que le total des subventions à l’énergie s’est envolé pour atteindre 3.200 millions de dinars en 2018. Et de soutenir qu’avec l’entrée en production des énergies alternatives, l’on estime que le cumul des subventions évitées sur le combustible depuis 2015 serait de l’ordre de 500 millions de dollars à l’horizon 2020. Il s’élèvera à 2 milliards de dollars en 2025 et à plus de 5 milliards de dollars en 2030, soutient-on.
Production de 200 mégawatts par an
S’agissant d’une « dynamique » réelle, M. Chiboub a souligné que les projets photovoltaïques et éoliens lancés depuis fin 2017 se poursuivront durant la période à venir aux quatre coins du pays avec une production à cadence accélérée de l’ordre de 200 mégawatts par an, avec des tarifs très compétitifs –parmi les plus faibles à l’échelle internationale. À cet égard, il a rappelé que selon les dispositions de la loi régissant le secteur des énergies renouvelables, il existe trois régimes d’investissement, à savoir les régimes de concession, d’autorisation et d’autoproduction. Le dernier régime étant destiné aux particuliers et aux industriels souhaitant bénéficier d’installations photovoltaïques. Passant de 13 mille installations enregistrées en 2017 à plus de 16 mille installations fin 2018, la puissance cumulée jusque-là dans le cadre du régime de l’autoproduction avoisine les 61 mégawatts.
L’efficacité énergétique, parent pauvre de l’économie d’énergie en Tunisie
De son côté, l’expert international en énergie Taher Achour a affirmé que l’enjeu réside, principalement, dans l’efficacité énergétique : un concept qui traduit la rationalisation de la consommation énergétique en utilisant, entre autres, les technologies avancées.