La Tunisie, le Maroc et l’Egypte ont signé à Rabat une déclaration commune pour renforcer la coopération scientifique dans des domaines prioritaires comme l’eau et l’énergie. L’eau constitue l’un des secteurs prioritaires de la Tunisie en matière de recherche scientifique.
En effet, les perturbations climatiques caractérisées notamment par l’effet de serre ont mis à rude épreuve les ressources hydriques non seulement au niveau de notre pays mais aussi dans plusieurs Etats arabes.
D’ailleurs, au cours du mois de juillet 2015, la Tunisie a signé avec l’Egypte et le Maroc à Rabat, une déclaration commune relative au renforcement du travail dans le domaine de la recherche scientifique.
L’objectif est de raffermir la coopération et les échanges entre les trois pays signataires et de financer des projets de recherche d’intérêt commun comme l’eau, l’énergie, la santé, l’agriculture et l’alimentation.
Des ressources supplémentaires à prévoir
La Tunisie a procédé depuis des années dans le cadre des stratégies décennales pour la mobilisation des ressources hydriques à la construction de barrages dans plusieurs régions du pays. Il a été possible ainsi de fournir l’eau — même au cours des périodes de sécheresse prolongée — pour les habitants, l’agriculture, le tourisme et l’industrie.
Cependant, un grand défi doit être relevé au cours des prochaines années pour la mobilisation des eaux pluviales afin de pouvoir fournir cette denrée d’une façon permanente quelles que soient les conditions climatiques.
Le traitement des eaux épurées peut constituer une solution pour avoir des ressources hydriques supplémentaires. C’est à ce niveau que peut intervenir la recherche scientifique pour mettre en œuvre de nouveaux procédés modernes d’épuration et de distribution.
La Tunisie a déjà acquis une longue expérience dans ce domaine qu’elle peut partager les données et les expertises avec les autres pays arabes. Ces ressources peuvent être utilisées notamment pour l’irrigation des espaces verts et des terrains de golf, certaines cultures et le nettoyage. Il faut éviter surtout d’utiliser abusivement les ressources des nappes phréatiques pour pouvoir satisfaire les besoins — en évolution constante — des générations actuelles et futures. L’énergie constitue aussi un défi pour certains pays arabes comme la Tunisie d’autant plus que la consommation de l’électricité et des hydrocarbures évolue à un rythme assez rapide.
L’utilisation intensive des énergies renouvelables — particulièrement les énergies solaire et éolienne — peut avoir des résultats positifs pour l’électrification de certaines zones qui ne sont pas raccordées au réseau public comme c’est le cas des zones rurales.
Les actions engagées par l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie dans notre pays ont profité à nos entreprises industrielles dont quelques-unes ont signé des contrats de maîtrise de l’énergie pour introduire des moyens visant à réduire la consommation de l’énergie fossile en se basant sur les énergies renouvelables. Des facilités financières leur ont été octroyées pour pouvoir concrétiser leurs programmes.
Une telle expérience peut être également échangée avec d’autres pays soucieux de réduire la facture énergétique. A la faveur de la déclaration commune signée entre les trois pays arabes, il sera possible, en tout cas, de donner à la coopération un nouvel élan basé sur l’échange des équipes de recherche qui seront appelées à coordonner les actions pour atteindre les objectifs fixés dans les domaines ciblés.
Les applications numériques seront utilisées pour effectuer des travaux innovants. Un mécanisme de coordination entre les trois pays sera institué pour pouvoir participer aux programmes européens de la recherche scientifique et de l’innovation.
Source : La Presse